- Pierre Cossard
Sous le soleil vert de la félicité…
05/05/2023 - La transition écologique continue à avancer comme un rouleau compresseur au sein des institutions européennes. On peut cependant légitimement s’interroger sur la réalité des études d’impact effectuées concernant cette accumulation de mesures.

Sans doute devrait-on se méfier quand l’UE pose en préambule de son paquet dit « d’Ajustement à l’objectif 55 », publié dans une certaine indifférence la semaine dernière, que l’ensemble des propositions qui sont faites « assure une transition juste et socialement équitable », ou qu’il « maintient et renforce l’innovation et la compétitivité de l’industrie de l’UE… ».
D’ores et déjà, il apparait que la deuxième occurrence confine plus que jamais à une vue de l’esprit au regard, par exemple, de la situation de l’industrie automobile européenne, réglementairement bien affaiblie face aux capacités des industriels chinois en matière de voitures électriques (tacitement imposée à tous en 2035).
Qui peut par ailleurs croire que le « Fonds social pour le climat » (financé une fois de plus par de nouvelles taxes à hauteur de 65 Mds€) compensera, entre autres, les destructions industrielles massives que l’ensemble de cette stratégie nous promet ? Quelqu’un a-t-il vraiment mesuré l’impact social et sociétal de la décroissance à venir ?
Par ailleurs, qui définira avec précision la notion de « vulnérable », qui permettrait aux ménages, aux microentreprises ou aux usagers listés dans le « paquet » de prétendre à toucher ces aides ?
L’avenir radieux et écologiquement vertueux qui nous est promis consisterait-il pour tous les citoyens, dans l’esprit des fonctionnaires de Bruxelles, en l’attente passive d’un chèque provenant du Fonds Climat au sein d’un petit appartement « éco-construit » face à un champ d’éoliennes, chichement chauffé, éclairé et alimenté en eau (« sobriétés » multiples obligent), mais bien pourvu en barquettes de quinoa subventionné (importé lui aussi, soit dit en passant, les rendements européens s’étant effondrés faute d’intrants désormais interdits) et en galettes de grillons éco-responsables.
Un chèque que l’on ira bien sûr retirer au guichet ad hoc, au même titre que les chèques alimentaires « bio », les chèques énergie « verte » », les chèques eau potable, le tout sous réserve de n’avoir pas trop abuser de son « Pass Carbone », etc.
Tout le plaisir de cette existence consistera à y aller en vélo (électrique pour les moins « vulnérables », « musculaire » pour les autres) dans une ville plus que jamais « apaisée » par la décroissance (voulue et orchestrée) de toute activité non logotée « green »…
Pierre Cossard