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Sommet ferroviaire européen : toujours de bonnes intentions…

24/02/2022 - Dans le cadre de la présidence française de l’Union Européenne, s’est tenu au siège de la SNCF à Saint-Denis le sommet ferroviaire européen qui marquait également la clôture de l’année européenne du rail. Les discussions ont surtout permis d’apprécier les différences de moyens et de volonté mis en œuvre entre les différents réseaux.

Le sommet ferroviaire européen, à Saint-Denis.

Le transport a un fort impact social et environnemental, et les investissements dans le ferroviaire sont toujours financièrement très lourds, chacun le sait. Benoit Thirion, du cabinet Altermind, apporte cependant à la réflexion quelques chiffres supplémentaires : « chaque année, le secteur du transport routier coûte en Europe 1 000 Mds€ d’externalités négatives et cause 50 000 décès ».


Une façon de relativiser les sommes importantes qui sont investis dans le mode ferroviaire, par exemple les 80 Mds€ programmés dans les prochaines années sur le vieux continent.


Tout cela pose bien aussi les nécessaires choix budgétaires des états pour atteindre leurs objectifs de réduction des émissions carbone.


« Lorsque l’on sait que le transport contribue pour 26% des émissions de carbone dans l’Union Européenne, on n’a pas d’autre choix que d’investir dans le ferroviaire », assure par exemple Karima Delli (EELV), qui appelle à faire preuve de volonté dans les choix politiques.


Karima Delli, présidente de la commission Transport du Parlement Européen.

Karima Delli en faveur du rail, mais contre le Lyon-Turin


Tous ces discours n’empêchent pas de relever certaines contradictions. On relève par exemple que la présidente de la commission Transport du Parlement Européen reste opposée à la réalisation de la liaison Lyon-Turin, préférant privilégier l’amélioration des lignes existantes.


Des orientations bien différentes que celles présentées par les réseaux suisse ou allemand qui n’ont pas à affronter ce genre d’ambiguïté. En Suisse, environ 60% du trafic fret est transporté par le mode ferroviaire, contre moins de 10% en France.


En Auvergne, les wagons repassent à la route


Autre exemple, depuis le 1er janvier, le Syndicat Ferroviaire du Livradois Forez a du interrompe ses activités à cause de la vétusté des installations par manque d’investissement.


Les activités touristiques estivales restent aussi en suspens. D’ores et déjà, ce sont environ 2 000 camions par an qui rejoignent la route depuis cette date.


Jean-Pierre Farandou, président de la SNCF, a beau rappeler ses objectifs de doubler les parts de marché, aussi bien du fret que du voyageur, ses collègues des réseaux suisses ou allemands lui concèdent volontiers qu’en dépit de la reprise de dette des 35 Mds€ dont son groupe a bénéficié, il ne dispose pas des moyens suffisants pour atteindre ses objectifs.


C’est sans doute pour profiter de cette confraternité qu’il a proposé de pérenniser annuellement ces rencontres.

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