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  • Michel Chlastacz

SERFER, curieuse entreprise française à la rescousse des Chemins de fer cubains

02/05/2023 - Depuis un an, la technologie française et l’expérience de maintenance de la SNCF aident à la modernisation des ateliers de Santiago de Cuba-San Luis (voitures voyageurs) et de La Havane-Luyano (locomotives et automotrices diésels) des FCC, les Chemins de fer cubains.


trains à l'arrêt à Cuba

Une démarche organisée sur fonds de partenariat financier avec l’Agence Française de Développement (AFD) et mise en œuvre par la SERFER (Société d’Études et de Réalisations Ferroviaires) qui, depuis 2021, organise la modernisation des process de maintenance et le renouvellement des équipements des deux ateliers selon les règles de l’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage SNCF (AMO).


Il s’agit à la fois d ‘assurer la maintenance des (très) vieux matériels et celle des nouvelles locomotives et voitures voyageurs grandes lignes de construction chinoise qui ont été livrées aux FCC durant ces dernières années (voir dossier Mobilités Magazine, été 2018).

Au financement de 30 M$ de l’AFD, s’ajoute celui du Fonds de Contrevaleur (FCV), d’un montant de 9 M€ destiné aux achats de prestations et de fournitures locales.


La création de la société SERFER est liée à la nécessité de contourner d’éventuelles sanctions américaines. Des sanctions fortement aggravées durant la présidence de Donald Trump et qui avaient interrompu le processus d’origine de l’accord qui associait officiellement l’AFD, l’État cubain et la SNCF.


Une situation qui a en même temps obligé à remplacer l’Atelier Central Voitures des FCC de Camagüey ciblé dans l’accord d’origine par celui de San-Luis.


En effet, l’Atelier de Camagüey était avant 1959 en partie une propriété US et, maintenant plus de six décennies après sa nationalisation, l’entreprise fait l’objet de pas moins de 263 plaintes déposées par des citoyens américains au titre de la « Loi Helms-Burton »*.


Cette situation juridique conflictuelle représentait un risque éventuel pour la SNCF et a nécessité notamment de trouver un atelier-cible de substitution. C’est celui de San Luis, situé près de Santiago de Cuba et construit ex-nihilo dans les années 1970 sur des terres agricoles qui a été choisi.


Dans la même démarche de précaution, la SERFER a été créée notamment avec des experts SNCF qui avaient participé aux études d’origine en 2015-2018 et qui sont désormais retraités.


La jeune entreprise emploie des agents SNCF également retraités ou en congés de disponibilité ainsi que des prestataires privés qui possèdent l’expérience de la sous-traitance de la SNCF. Un montage complexe qui devrait protéger la Société nationale sur ses marchés éventuels aux États Unis...



* La loi américaine dite « Helms-Burton » promulguée en 1996 prévoit des sanctions à l'encontre d'entreprise et de particuliers comme d'Etats tiers supposés profiter (« trafiquer » selon la loi !) de biens ayant appartenu à des ressortissants américains et expropriés par le Gouvernement cubain.


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