- Jean-Philippe Pastre
Quand l’Autorité de Régulation des Transports étudie les déplacements des Français
16/12/2022 - L’Autorité de Régulation des Transports s’est livrée à un exercice insolite : procéder à un « Etat des lieux des mobilités courtes et longues distances ».

En prime, elle analyse cela sur le temps long, c’est-à-dire entre 2008 et 2019. En fréquence, les 61.8 milliards de déplacements estimés en 2019 sont à 99% sur des courtes distances (jusqu’à 80km à vol d’oiseau du domicile).
L’ART estime la part modale de l’automobile à 65% suivie par les modes non motorisés (26%). Par rapport à l’étude précédente de l’ART, cette part de marché des modes « actifs » serait en croissance. Les transports collectifs urbains (guidés ou non) représenteraient le solde, soit 8%. Ils seraient également orientés à la hausse en part de marché.
En termes de répartition des kilométrages, 45% des 1001 milliards de voyageurs-kilomètre recensés l’ont été à l’inverse sur de longues distances répartis presque équitablement entre parcours nationaux et internationaux.
Pour la longue distance domestique la voiture représente 72% de part modale quand le train en a 19%. Elle est en hausse, tout comme celle des voyages en autocars SLO*. Pour l’international, c’est l’avion qui s’arroge 80% du marché, devançant largement l’automobile (14%). On est ici surpris de la faiblesse de la part du ferroviaire.
L’ART estime les émissions de gaz à effet de serre en 2019 du transport à 136 Millions de tonnes eq.CO2 soit 30% des émissions françaises. Sur ce total le transport de voyageurs « pèse » 106 millions de tonnes eq.CO2.
L’impact des mesures liées à l’épidémie Covid-19 est tangible, puisque l’ART estime le bilan 2020 à 113 Millions de tonnes d’équivalent CO2 tous secteurs transport confondus.
Dans sa synthèse, l’ART observe que le développement des services numériques (outils de recherche d’informations en temps réel, calculs d’itinéraires et billettique) s’il « s’accompagne d’une hausse de part de vente de billets par le biais des canaux numérisés, leur impact sur les choix modaux ou la progression de l’intermodalité (et donc sur les émissions de gaz à effet de serre) n’est pas avéré ».
*SLO Services librement organisés, alias « cars Macron ».