Morne plaine...

21/04/2023 - Que dire d’un pays en pleine ébullition depuis un bon trimestre à cause d’une pseudo réforme destinée pour l’essentiel à maintenir à flot un système de retraite de toute façon voué à la faillite à plus ou moins longs termes ?

Que dire d’un pays qui, globalement, préfère la distribution de chèques en bois à tous ceux qui pâtissent d’une inflation directement issue de la création d’argent magique, à une vraie réforme d’un millefeuille administratif qui détruit à grande vitesse ce qui reste encore de son tissu entrepreneurial, avec toutes les conséquences sociales induites ?

Que dire d’un pays qui a systématisé au fil des années la destruction de son principal outil d’indépendance énergétique - EDF pour ne pas la nommer - tout en misant son avenir à court terme sur l’électrification de toute son économie ?

Que dire d’un pays qui, pour complaire à une myriade de groupuscules de pression, brade son indépendance alimentaire au seul profit de pays bien moins vertueux que lui ?

Que dire d’un pays qui, pour se conformer aux lubies surréalistes de quelques fonctionnaires européens « éco-anxieux », a presque définitivement bradé une partie de son savoir-faire émérite dans l’univers des transports au seul profit d’industriels issus d’un autre continent ?

Que dire enfin d’un pays qui, constatant de plus en plus clairement la faillite de son système éducatif à transmettre les savoirs, décide d’accélérer ce processus plutôt que de revenir à des valeurs qui ont fondé la réussite de l’école en son temps ?

Certains lui décerneront sans doute le label « progressiste » et continueront à disserter confortablement du sexe des anges. D’autres se donneront 100 jours pour convaincre des bienfaits de ces différents choix, tout en sacralisant le fait de continuer une fois de plus à lier notre avenir à celui d’une ville belge, Bruxelles cette fois, après Waterloo…

En somme, le « progressisme » meurt, mais ne se rend pas !

Quant à la majorité des habitants de ce même pays, ballotée qu’elle est entre les injonctions contradictoires, les peurs orchestrées, la multiplication des phobies inventées de toute pièce et la réalité de son quotidien, elle se demande avec lucidité quel avenir auront ses enfants sur cette morne plaine que devient l’Hexagone.

Pierre Cossard