- Michel Chlastacz
Les Pays de la Loire veulent « mettre Nantes à moins de deux heures de Paris »
11/01/2023 - Le 6 janviers 2023 à Nantes, Christelle Morançais, présidente des Pays de la Loire, et Jean-Pierre Farandou, président de la SNCF, ont évoqué les principaux enjeux régionaux en matière de transport ferroviaire, qu’il s’agisse du développement du RER métropolitain nantais ou de la relation à grande vitesse entre Nantes et Paris.
Côté RER nantais, la présidente du Conseil régional a annoncé « la création d’une Task force (sic !) associant l’ensemble des parties prenantes, à commencer par Nantes Métropole, en vue de fournir au Gouvernement une vision partagée et une feuille de route opérationnelle, qui permettront d’avancer de façon rapide et concertée ».
Côté relation Nantes-Paris, si la Région est « favorable au développement d’une ligne à grande vitesse sur l’ensemble du trajet entre Nantes et Paris »*, elle ne néglige pas pour autant une démarche par étapes avec des solutions diverses.
Ainsi, elle s’appuie sur « les engagements du Contrat d’avenir [qu’elle a signé avec Édouard Philippe en février 2019] et qui vise à compenser l’abandon du projet d’aéroport [de Notre-Dame-des-Landes] ».
Des engagements qui ne sont pas aujourd’hui « suffisamment respectés [...] s’agissant de la modernisation de la liaison Nantes-Paris et du projet d’amélioration du contournement de la capitale via Massy-Valenton qui vise, notamment à assurer une meilleure desserte des aéroports parisiens ».
Le projet évoqué par Christelle Morançais vise à améliorer, à partir de Massy-Palaiseau, la relation entre le Grand Ouest et les aéroports d’Orly et de Roissy-Charles de Gaulle. Relation via la Grande Ceinture Sud puis, à Valenton, la LGV d’Interconnexion Est qui relie les LGV Sud-Est et Nord et dessert Marne-la-Vallée et Roissy.
La section Massy-Palaiseau-Valenton de la Grande Ceinture est empruntée quotidiennement par plus d’une centaine de trains (TGV dits « inter-secteurs », trains du RER-C et trains de fret).
Elle manque notoirement de capacités notamment en raison de l’existence de raccordements à voie unique dans les secteurs Massy-TGV-Massy-Verrières-Chemin d’Antony (à l’Ouest) et Orly-Ville-Les Saules (à l’Est), ce qui créée des zones de croisements conflictuels entre les TGV et les RER.
Un projet d’aménagement porté par SNCF Réseau, un investissement de 217 M€ [valeur 2010] qui vise à doubler le premier raccordement à l’Ouest et à créer des voies dédiées TGV à l’Est. Une opération bénéficiant aussi bien au RER-C qu’aux TGV inter-secteurs et qui aurait dû s’achever... en 2020-2021 !
* Ce qui impliquerait de prolonger au Sud via la desserte d’Angers la branche Sablé de la LGV Bretagne-Pays de la Loire. Une solution intermédiaire (d’attente ?) a été proposée par la SNCF et retenue en 2019 dans le CPER Pays de la Loire à hauteur de 700 M€. Elle consiste dans l’installation de l’ERTMS entre Sablé, Angers et Nantes ce qui doublerait les capacités.
