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  • Jean-François Bélanger

Les français ne veulent pas des ZFE-m

05/06/2023 - Les résultats de la consultation lancée par le Sénat sont sans appel : 86% des particuliers et 79% des professionnels ayant répondu aux sénateurs se disent opposés au déploiement des Zones à Faibles Emissions (ZFE-m).


Panneau ZFE-m

Alors que Grenoble, Lyon et Paris figurent parmi les pionniers dans son application, mais avec un calendrier souvent remanié, la généralisation des ZFE-m est prévue par la loi, d'ici à 2025 dans les 43 agglomérations de plus de 150.000 habitants, pour lutter, en théorie, contre la pollution de l'air.


Mais force est de constater que la mise en place de ces restrictions de circulation rencontre une forte opposition de la population. Organisée en ligne, du 17 avril au 14 mai 2023, la consultation sénatoriale a recueilli le nombre record de 51 300 réponses.


Philippe Tabarot, sénateur des Alpes Maritimes, ex vice-président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur en charge des Transports, et rapporteur de la mission d’information, vient d’en présenter les résultats, le 25 mai. 93% des répondants sont des particuliers et 7% des professionnels. 86% des premiers et 79% des seconds, ayant répondu à la vingtaine de questions posées par les sénateurs, se disent opposés au déploiement des ZFE-m.


Inégalités sociales et territoriales


Cette mesure est perçue comme technocratique et crée une véritable rupture d'égalité d'accès au centre-ville selon que l’on soit aisé ou non, Ainsi, les réponses varient beaucoup d'une catégorie socioprofessionnelle à une autre, 25% des cadres étant favorables aux ZFE-m contre 11% des employés et 4% des ouvriers.


De même, plus un répondant réside loin d’un centre-ville et plus il a tendance à être défavorable à la mise en place d'une ZFE-m : 8% des habitants de communes rurales y sont favorables, contre 23% des habitants de centre-ville.


Manque d’alternative à la voiture individuelle


Seulement 16% des répondants à la consultation estiment avoir des solutions alternatives suffisantes à la voiture. En dépit des amendes prévues, 83% des particuliers n'envisagent pas pour autant de changer de véhicule pour fréquenter une ZFE-m.


Le premier frein réside dans le coût d'acquisition des véhicules propres, jugé trop élevé pour 77% des particuliers. L'accessibilité insuffisante des métropoles depuis les zones périurbaines ou rurales pour 51% et l'insuffisance d'offres de transports alternatifs pour 42% des répondants sont aussi cités pour justifier leur opposition.


Cette consultation, n’est pas un sondage représentatif. Tout comme la quarantaine d’auditions effectuées depuis le mois de mars, elle doit cependant servir à éclairer la mission d’information sénatoriale qui doit présenter ses conclusions à la mi-juin.


Il lui reste à trouver le compromis pour concilier les exigences climatiques avec un ressenti largement négatif qui peut rappeler la crise des gilets jaunes de fin 2018. A ce jour, ce sont 11 métropoles qui se sont engagées dans une procédure de mise en place de ZFE-m en France.

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