
31/01/2022 - Le 25 janvier 2022, au début de l’année du centenaire de l’Union Internationale des Chemins de fer*, la vieille dame du rail affiche son optimisme.
Fondé sur une étude (Mobility post-Covid : an opportunity for railways) commandée au cabinet Roland Berger qui constate « qu’en comparaison avec les autres modes le transport ferroviaire bénéficie d'une opportunité sans précédent pour renforcer sa compétitivité et augmenter sa part modale (d’ici 2035) ».
En effet, selon cette étude, « durant la crise sanitaire, le transport ferroviaire a fait preuve d'une résilience particulière, se révélant être un service essentiel pour la société. Bien que l'impact à long terme sur l'utilisation des transports et l'économie reste incertain, la crise a accéléré les tendances de fond existantes telles que, les préoccupations environnementales, le soutien du public aux infrastructures, ou bien encore le travail à domicile. À long terme, au-delà de la période de reprise après-crise, ces perturbations sont une opportunité à saisir pour le transport ferroviaire, à condition que des stratégies nouvelles ou adaptées soient développées et mises en œuvre sans délai ».
Paradoxalement, estime toujours l’étude, « le financement public du réseau ferroviaire [qui a été sécurisé pendant la crise] devrait être maintenu après la Covid-19 [et]
de nouveaux programmes ont été déployés pour compenser la réduction du trafic en 2020 et 2021 et pour investir dans les futures capacités ferroviaires, notamment afin d'anticiper les besoins de mobilité, d'encourager le report des autres modes de transport vers le ferroviaire et de soutenir une filière professionnelle importante en termes d'activité économique. Les niveaux de subventions devraient être maintenus à un niveau élevé pendant de nombreuses années, grâce notamment aux plans de relance axés principalement sur les solutions vertes de transport ».
Des opportunités d’autant plus intéressantes pour le mode ferroviaire que « les restrictions imposées au transport aérien pour des raisons sanitaires ou environnementales pourraient renforcer la légitimité de certains projets ferroviaires dans les années à venir ».
Serait-on à la veille d’un nouveau départ pour l’UIC alors que le choc de la libéralisation avait « recadré » un organisme international historiquement lié aux compagnies d’État ?
Cependant, on a aussi assisté à l’émergence d’associations parallèles avec, au premier plan, la CER (Communauté Européenne du Rail) a diversifié le paysage ferroviaire international.
Cela dit, l’UIC, qui a intégré les géants ferroviaires chinois et russe, demeure la référence du rail en matière de normalisation technique.
Et ce, alors que les relations ferroviaires intracontinentales euro-asiatiques semblent désormais pouvoir être en mesure de concurrencer efficacement les transports maritimes.
* Créée en 1922, à l’issue de la Première guerre mondiale et ses conséquences territoriales, l’UIC regroupe 27 pays et 46 compagnies ferroviaires (200 aujourd’hui).