Hess Lightram 12 Plug-in : tradition et modernité

22/05/2023 - La firme Helvétique ayant remporté quelques spectaculaires appels d’offres en France ces deux dernières années, nous étions impatients de découvrir le Hess LighTram 12 Plug-in volant en mains. S’il confirme le savoir-faire de la marque, il ne lui manque qu’un peu de glamour pour convaincre définitivement.

Commençons par le jeu des différences avec les (faux) jumeaux des TCL de Lyon. En fait, si la carrosserie modulaire (système Cobolt breveté par la marque) partage nombre d’éléments communs avec les trolleybus articulés de la métropole lyonnaise, la chaîne cinématique est totalement différente.

A Lyon, l’architecture de la chaîne de traction et son implantation à bord s’apparente à celle d’un authentique tramway (une AB Bordline CC200, commune avec certains tramways Stadler). Ici, rien de commun, puisque l’on retrouve en première application client, la nouvelle motorisation Accelera (ex-Siemens) ELFA III.

Sans être spectaculaire, la puissance s’est révélée très satisfaisante, dans les montées prises avec élan ou lors des démarrages en côte. Le constructeur propose des puissances en crête de 225 ou 300kW pour ses autobus de 12 m ! Les convertisseurs de courant sont ici implantés dans la cabine au niveau des passages de roues arrière, et cela crée une différence acoustique sensible, en défaveur du bus à batteries face aux trolleybus Hess.

Malgré les 400kWh de batteries montées ici, l’amortissement s’est révélé très bien adapté au centre de gravité élevé de ce modèle à batteries.

La carrosserie s’apprécie pour sa grande surface vitrée à l’arrière ou pour sa plateforme passagers bien dégagée et exempte de toute intrusion. Une bizarrerie : une pente perceptible au droit de l’essieu avant, malgré l’utilisation de roues indépendantes. Seul réel regret côté passagers : l’absence de rail longitudinal pour se tenir.

On est également surpris par ce pare-brise avant panoramique en trois éléments. Mais, vu depuis le poste de conduite, ce pare-brise combiné aux caméras de rétrovision VisionSystems, fait oublier ce « long nez ». Le champ de vision se révèle excellent à l’usage, et on veut bien croire les représentants de Hess lorsqu’ils déclarent qu’ils vont l’amélioré en vue des nouvelles normes d’homologations.

Seul handicap : il implique une porte unique à l’avant, ce qui rallongera les temps d’embarquement pour certains réseaux. Le Hess LighTram 12 Plug-in apparaît de fabrication sérieuse (c’était le véhicule de démonstration ayant le plus de kilomètres lors de notre prise en mains), sans point faible majeur (hormis la porte unique avant) mais dans le même temps, son dépouillement intérieur le rend un peu triste.

Et cela est encore plus vrai pour le conducteur, privé de tout espace de rangement et subissant un frein de parc placé trop en retrait par rapport au siège. Ce même conducteur a aussi intérêt à avoir de bonnes épaules et avant-bras car la direction, bien filtrée au demeurant, a une assistance tarée ferme.

Photos : ©Thorsten Wagner Agentur pour Omnibusspiegel E-Busvergleichtest.