- Michel Chlastacz
L’Europe du rail fait le bilan 2020 de la pandémie

08/02/2021 - Le 28 janvier 2021, la Communauté Européenne du Rail (CER) dont les 70 membres représentent les réseaux ferrés et les opérateurs ferroviaires de 27 pays de l’Union européenne, a publié un bilan des conséquences du Covid-19 sur les recettes des réseaux ferrés en 2020.
Ce bilan, présenté l’avant-veille aux membres de la CER lors d’une Assemblée générale virtuelle, fait état d’une perte globale de 26 Mds€, dont 24 milliards pour les recettes voyageurs (- 42%) et 2 milliards pour les recettes fret (- 12%), des reculs qui, grosso-modo, correspondent avec ceux des trafics.
Les premières ont été deux fois frappées par les effets des confinements sur les déplacements, le choc principal étant celui de l’automne 2020 ou, après un rebond durant l’été, les recettes ont de nouveau chuté de 50% en comparaison de celles de 2019.
La résilience du rail
Pour Albert Mazzola, directeur général de la CER, « si la crise du Covid-19 a lourdement affecté le rail, (il) a montré sa résilience et sa capacité à aider la lutte contre la pandémie et à accompagner la société vers le retour à la normale. D’autant que remettre l’économie sur les rails (au sens strict du terme ?) oblige aussi à continuer la pression en faveur de la baisse des émissions qui reste un défi majeur. L’Année européenne du rail (proclamée en 2021 par la Commission européenne) est la reconnaissance du rôle que le mode ferroviaire peut et doit jouer dans ces domaines ».
Un rôle à venir que la société d’analyse allemande SCI Verkehr avait mis en avant dès les débuts de la pandémie.
Après avoir émis des prévisions pour 2020 (- 40% de trafic voyageurs et -10% de trafics fret) incluant un nouveau blocage à l’automne et qui se sont révélées être très proches des résultats finaux.
Les experts de SCI Verkehr ne prévoient pas un retour aux niveaux de trafics de 2019 avant 2022-2023, puis une reprise plus nette au-delà de cette date.
Reste que les nécessités de distanciation sociale réduisent significativement les capacités d’emport des trains tandis que, comme dans les cas des aéroports, les commerces et les services en gares sont encore plus impactés que les activités ferroviaires elles-mêmes.