- Hubert Heulot
Bus électriques : Nantes s’inspire de Genève

Le nouveau bus électrique passera toutes les 2’30’’ et transportera jusqu’à 180 personnes à chaque fois.
A Nantes, le nouveau bus électrique emporte ses premiers passagers dans quelques jours, début juin, et ce pour des essais pendant quelques semaines. La mise en service débutera fin septembre avec six exemplaires.
Le nouveau service porte sur 22 véhicules pour, d’ici la fin de l’année, assurer, à une fréquence de 2’30’’ entre deux passages, la desserte d’une ligne démarrée avec 23 000 passagers par jours en 2006, fréquentée par 43 000 passagers aujourd’hui, et 56 000, selon les prévisions l’an prochain. « Même au rythme d’un bus toutes les 2’30’’, nous laissons des gens à quai aujourd’hui », indique Damien Guarrigue, le « Monsieur bus » de Nantes Métropole.
Pour accomplir ce bond de fréquentation, la taille des bus passe de 18 m à 24 m, leur capacité de 120 à 150 personnes (180 quand les passagers y sont serrés), et ils deviennent biarticulés.
Dans ce format et à batteries, il n’y en a qu’un autre bus qui fonctionne ainsi en Europe, à Genève, depuis un an. Même technologie, éprouvée : des bus Hess, des batteries ABB et le système de recharge rapide TOSA. « Le choix du bus électrique, nous l’avons fait parce que la ligne comportait très peu de pente et offrait peu de surprises puisqu’elle était en site propre », indique Damien Guarrigue.

Damien Guarrigue, « Monsieur Bus » à Nantes Métropole : un projet qui permet d’éviter l’investissement dans un tramway.
Des conditions qui convenaient pour que la ville impose, en outre, aux constructeurs de bus que la recharge ne nuise pas à leur exploitation commerciale. Bref ! qu’elle ne prenne pas de temps.
Sur cette ligne de 7 km, entre le centre de Nantes et sa banlieue Sud-Est, les bus électriques ont besoin d’un total de 5 minutes pour se recharger à chaque parcours. Quatre minutes étaient envisageables au terminus, 2 minutes en centre-ville. Par sécurité, deux stations intermédiaires sont installées le long du parcours. Les bus se rechargeront chaque fois qu’ils passeront sous un « totem » de rechargement, ce que les techniciens appellent de la recharge « par opportunité ».
Concrètement, dès que ce sera possible pour eux, les bus accumuleront une puissance 600 kw en 15 secondes (par chance une ligne électrique à haute tension passe à proximité). Ce qui nécessite des batteries appropriées (LTO à oxyde de titane), garanties 7 ans par le constructeur.
« Par ces recharges aussi fréquentes que possible, nous visons de ne pas les utiliser en dessous de la moitié de leur capacité ce qui devrait nous permettre de porter leur durée de vie à 12 ou 13 ans », explique Damien Garrigue. Ce qui correspond la tendance nantaise de vouloir faire durer ses équipements plus longtemps que la normale.

Provisoire pour le moment cette recharge rapide de 600 KW en 15 secondes.
Ces bus électriques doivent vivre 30 ans, le double d’un bus thermique. Ce qui apparaît préférable. Chacun d’eux coûte 1,3 M€ hors taxe, contre environ 450 000€ pour un bus articulé. Mais la dépense permet de se passer pour le moment de se passer d’un tramway sur cet axe de la ville.